Nos réseaux sont-ils bien protégés?

Dans le cadre d’un mandat que nous effectuons pour l’Instititut de la sécurité de l’information du Québec (ISIQ), nous avons récemment eu l’occasion de rencontrer Patrick Boucher, président de Gardien Virtuel, une PME exclusivement dédiée à la sécurité des systèmes informatiques. La note moyenne qu’il donne aux entreprises québecoises en la matière n’est pas terrible : à peine C+. Cela tient entre autres au fait que nous n’ayons pas encore connu de « 11 septembre informatique », bien que des organisations comme Desjardins, Winners ou la Banque Royale du Canada aient déjà fait les frais (coûteux) d’attaques par hameçonnage ou de pannes majeures.

L’été dernier, par exemple, Patrick a pris le temps de quadriller le territoire de Laval, une municipalité urbaine située au nord de Montréal, armé d’un ordinateur portable et d’un logiciel de détection de réseaux sans fil. Cela lui a permis de dresser l’un des rares portraits précis de la sécurisation de ces réseaux. Or, tenez-vous bien, son étude révèle que 60 % des accès sans fil des secteurs commerciaux sont vulnérables, contre 43 % en secteur résidentiel et 28 % en secteur industriel. En clair, cela signifie que trop de citoyens et d’organisations prennent encore cette question à la légère. Que faire ?

Pistes

Par Christian Aubry

Christian Aubry est un ancien journaliste français installé à Montréal depuis 1989. Ex-rédacteur en chef, conseiller en communication numérique et vidéaste, il est plus que jamais... tout cela à la fois. Passionné par le Web, socialement engagé pour la justice, l'équité, la transition énergétique, écologique et industrielle, il crée des contenus multimédias qu'il déploie et gère sur Internet pour le compte d'individus, de PME, de groupes et d'associations. Il est notamment l'éditeur et le webmestre de ce site depuis l'édition 2017.

2 commentaires

  1. Intéressant comme entretien.

    Malheureusement, on remet trop peu souvent la responsabilité aux éditeurs de ces logiciels et systèmes d’exploitation que l’on utilise au quotidien.

    Trop souvent, leur modèle d’affaire impose un manque de transparence et une désinformation qui causent un tort énorme aux utilisateurs lambda.

    Dans le monde du logiciel libre, il existe une grande culture de la sécurité informatique et les outils vous permettant de sécuriser vos ordinateurs et votre réseau vous sont fournis gratuitement et la communauté met à disposition toutes les ressources vous permettant de comprendre comment mettre en place ces solutions.

    Ne reste qu’aux utilisateurs de s’y intéresser un minimum ou d’en payer les frais, un jour ou l’autre.

  2. Tu as raison, Super Gab, mais je doute que la majorité de nos compatriotes soient prêts, à court terme, à investir dans la formation et la personnalisation leur permettant d’accéder au monde idéal du libre. Il va falloir continuer les efforts de sensibilisation et réfléchir à des solutions simples comme celle que préconise Patrick (sécuriser les routeurs sans fil par défaut).

    Dans une séquence de l’entrevue que je n’ai pas mise en ligne afin de rester au coeur du sujet, Patrick se disait d’ailleurs agnostique sur les plateformes. On ne peut pas forcer un utilisateur Windows de passer à Mac ou à Linux du jour au lendemain, ni l’inverse. Chaque cas est donc particulier et il faut régler les problèmes à partir de la situation réelle.

    Ceci dit, Patrick n’est pas contre le libre, très loin de là. J’en veux pour preuve son Guide sur les logiciels (PDF, 225 Ko) portant essentiellement sur les logiciels libres.

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